La Zélande du géographe

La Zélande, littéralement la « Terre de la Mer » est une des 12 provinces que comptent les Pays-Bas.

En rouge sur la carte ci-dessous, elle est située au sud-ouest du pays. Elle est bordée à l’ouest par la mer du Nord, au nord par la province de Hollande méridionale, à l’est par la province de Brabant septentrional et au sud par la frontière belge.

Aujourd’hui, la Zélande est composée de la presqu’île de Walcheren, de la presqu’île de Zuid-Beveland, de l’île de Noord-Beveland, des presqu’îles de Tholen et de Sint-Philipsland, de l’île de Schouwen-Duiveland et de la Flandre zélandaise au sud de l’Escaut occidental.

L’île de Goeree-Overflakkee est souvent considérée comme zélandaise mais elle fait partie en réalité de la province de Hollande méridionale.

Le chef-lieu de la province de Zélande est Middelburg. Flessingue (Vlissingen) et Terneuzen sont d’importants ports maritimes.

Les autres grandes villes sont Hulst, Goes et Zierikzee. En 2020, la population de Zélande comptait un peu plus de 383.000 habitants, soit une densité de 131 hab./km².

Clocher de l’Hôtel de ville de Zierikzee


La Zélande de l’historien

Les premières traces d’occupation de la Zélande remontent à l’époque celtique et depuis le quatrième siècle, l’histoire de la Zélande révèle une longue lutte incessante entre les hommes et la mer.

La dernière grande catastrophe eut lieu durant la nuit du 31 janvier au 1er février 1953. Sous l’effet de hautes marées conjuguées avec de basses pressions atmosphériques et de violents vents défavorables, un raz-de-marée rompit les digues en plusieurs endroits, submergeant les îles. Plus de 1.800 personnes trouvèrent la mort et 500.000 furent sinis-trées lors de la plus grande catastrophe de l’après-guerre aux Pays-Bas

Sources : https://www.hollandlandofwater.com/fr/watersnoodramp-1953

Pour éviter le renouvellement d’une telle catastrophe, le Plan Delta fut adopté en 1958. Ce plan prévoyait la construction de quatre barrages principaux en front de mer ainsi que de plusieurs barrages secondaires plus en arrière destinés à fermer les estuaires et à protéger les voies de navigation.

Construits à partir de 1960 et servant aussi de routes nouvelles, ces barrages eurent pour effet bénéfique d’améliorer sensiblement les liaisons de la province avec le reste des Pays-Bas. Le projet fut clôturé en 1987 avec l’achèvement de l’Oosterscheldekering, le Barrage de l’Escaut oriental qui relie les îles de Schouwen-Duiveland et de Noord-Beveland.

Partie centrale de l ‘Oosterscheldekering près de Neeltje Jans


La Zélande du plongeur

Les travaux du Plan Delta ont modifié fondamentalement la géographie de la Zélande. La comparaison entre la carte dite Jaillot de 1693 et une carte actuelle révèle l’étendue des changements.

Les nouveaux paysages zélandais traduisent la volonté des autorités de mettre les populations, les terres et les voies navigables intérieures à l’abri des déchaînements de la mer.

Wevers Inlaag près de Heerenkeet

Les travaux colossaux entrepris ont ainsi constitué trois plans d’eau qui vont être autant de sites d’exploration pour les plongeurs :

– le Grevelingen, coloré en bleu ci-contre, est le plus au nord ;
– l’Oosterschelde, en jaune, occupe une position centrale ;
– le Veersemeer, en vert, est le plus au sud.


Le Grevelingen

Avant les travaux du Plan Delta, le Grevelingen, coloré en rouge sur la carte ci-contre, était un bras de mer qui s’enfonçait à l’intérieur des terres comme l’Oosterschelde.
En 1965, le sud-est du Grevelingen a été fermé par la digue de Grevelingendam pour protéger la liaison fluviale Anvers-Rotterdam.
En 1971, au nord-ouest, la connexion à la mer du Nord a été coupée par la digue de Brouwersdam.

Nouveau sas supplémentaire de Bruinisse

La transformation du Grevelingen en un grand lac salé a diminué la salinité et l’oxygénation de l’eau. En 1979, un sas sur le Brouwersdam a permis de rétablir des échanges d’eau entre le Grevelingen et la mer du Nord.

En décembre 2021, à Bruinisse, un autre sas supplémentaire a permis de nouveaux échanges d’eau entre le Grevelingen et l’Oosterschelde.

D’autres travaux sont en cours sur le Brouwersdam pour augmenter la capacité d’échange de l’ancien sas. Les apports supplémentaires d’eaux fraîches que ces sas permettent seront-ils suffisants ? Il faudra certainement attendre plusieurs années avant que l’on commence à remarquer les effets sous l’eau.

En l’absence de marées, tous les sites du Grevelingen sont plongeables en permanence. A Dreischor, à Den Osse et à Scharendijke, à l’instigation d’opérateurs locaux de plongée, des récifs artificiels ont été immergés et permettent aujourd’hui de très belles observations. Les épaves immergées de Scharendijke ne manqueront pas non plus de vous séduire.


L’Oosterschelde


L’Oosterschelde, coloré en rouge sur la carte ci-contre, a présenté des formes multiples à travers les âges. La construction des digues et l’assèchement des polders dans le cadre du plan Delta lui ont donné sa superficie d’environ 350 km2, sa longueur de près de 35 km et sa profondeur maximale de près de 50 m. L’Oosterschelde reste normalement ouvert en permanence sur la Mer du Nord.

Toutefois, depuis 1986, en cas d’intempéries majeures, il peut être entièrement coupé de la mer par la digue de fermeture de l’Oosterscheldekering.


Depuis le 8 mai 2002, un Parc national a été constitué dans et autour de l’Oosterschelde. Avec plus de 370 km² de superficie, ce Parc national de l’Escaut oriental est le plus grand des Pays-Bas.

Il englobe non seulement l’Oosterschelde mais également de nombreuses zones périphériques situées derrière les digues.




Les plongées dans l’Oosterschelde sont toujours des plongées dites à marées ou à courants. Elles nécessitent d’être soigneusement préparées. Il faut disposer des horaires des marées avec mentions de leurs marnages pour déterminer les heures de mise à l’eau et les durées de ses plongées. Certaines fédérations de plongée imposent à leurs membres de ne plonger qu’en palanquées de deux plongeurs reliés par une dragonne.

Phoques et marsouins sont de plus en plus présents sur les bancs de sable près de Renesse et près des écluses de la digue de fer-meture de l’Oosterschelde où ils aiment se rassembler.

Ne les observez qu’à distance pour qu’ils ne se sentent pas perturbés. Sinon, ils abandonnent leurs petits pour assurer en priorité leur propre sécurité !

Phoque près du site de plongée de Brouwersdam


Le Veersemeer

Le Veersemeer, coloré en rouge sur la carte ci-dessous, est le plus petit des grands plans d’eau de Zélande.

C’est néanmoins le premier qui a été refermé dans le cadre du Plan Delta élaboré après les inondations de 1953. Depuis 1960, le Veersemeer est séparé de la Mer du Nord à l’ouest par le barrage de Veersedam et il est séparé de l’Oosterschelde à l’est par le barrage de Zandkreekdam.

Le tourisme et les loisirs nautiques sont devenus les activités majeures autour du Veersemeer. Ils entraînent des développements urbanistiques importants dans de nombreux d’endroits.

Wolphaartsdijk et Zilveren Schor entre autres vivent actuellement des changements radicaux de leurs environnements.

Le site de plongée de Zilveren Schor a été déplacé pour faire place à un luxueux complexe résidentiel.

Cette surpopulation des rivages s’ajoute aux effets du changement climatique et suscite de nouvelles craintes quant au maintien de la qualité de l’eau. Des mesures supplémentaires devront être rapidement envisagées pour en maintenir une oxygénation suffisante.



En l’absence de marées, tous les sites du Veersemeer sont plongeables en permanence. Certes, en matière de plongées, le Veersemeer ne peut rivaliser ni avec le Grevelingen ni avec l’Oosterschelde ,ni quant aux nombres de sites plongeables, ni quant à la richesse de ceux-ci en termes de faune et de flore, ni quant aux profondeurs atteignables, ni quant à la proxi-mité des installations de gonflage.

Néanmoins, ce n’est pas pour autant une région à négliger. Geersdijk et Wolphaartsdijk réjouiront les photographes à chacune de leurs plongées. Les mises à l’eau dans le Veersemeer sont faciles et ne nécessitent que rarement le franchissement d’une digue.

Mise à l’eau à Geersdijk


Les sites de plongée de Zélande

Une liste complète et détaillée en français de tous les sites de plongée de Zélande est disponible via le site divingzeeland.be

Pour consulter le site divingzeeland.be, scanner le QR-code ci-dessous, copier dans votre navigateur l’adresse sous le QR-code ou cliquer sur le QR-code.

https://www.divingzeeland.be/

Pour chaque site présenté, vous trouverez une courte présentation générale avec mention de la présence de toilettes ou de vestiaires couverts et de la possibilité de se restaurer sur le site ou à proximité immédiate.

Vous trouverez toutes les indications utiles pour préparer au mieux votre plongée, de même que les éléments de flore et de faune les plus pertinents à cet endroit. En un coup d’oeil, vous disposerez de toutes les indications de sécurité requises et même les stations de gonflage les plus proches du site que vous aurez choisi.


La beauté des paysages zélandais